Crise de jalousie - Grossesse #4

Celles qui me connaissent savent que je ne rayonne pas enceinte.

Ce texte s’adresse à celles qui se sentent coincées dans leurs émotions extrêmement contradictoires pendant leur grossesse.


Cet été, je suis revenue de l’Ouest canadien avec une surprise dans ma bedaine.

Après avoir retraversé notre beau pays dans la fumée des feux de forêt (on n’a pas vu le ciel de la Colombie-Britannique jusqu’en Abitibi), dans une chaleur désertique indescriptible (38°C avec 0 % d’humidité sans air climatisé), à me faire brasser dans notre skoolie (à en vomir), j’ai eu une petite accalmie au retour. De l’espace pour respirer, la douche avec pression, un lit confortable, ça a eu cet effet magique.

Mais après une autre nuit à aller 5x aux toilettes, à ne pas trouver de positions confortables où je peux à la fois respirer, ne pas avoir mal quelque part et sans reflux, je me suis réveillée fâchée.

 

Mon chum aura bientôt un 4e enfant.

Mais il n'aura pas eu les jambes tellement enflées qu'il a de la misère à les bouger, à mettre un pantalon ou des bottes.

Il n'aura pas eu à supporter les changements extrêmes de son corps.

Il aura gardé son énergie, ses sports, ses loisirs, son travail!

Quelles sont les répercussions sur lui?

Il me supporte et en fait beaucoup dans la maison.

Mais la vérité, c'est que j'aurais aimé être celle qui supporte au lieu de subir cette fois.

Honnêtement, pas besoin de me dire des phrases comme c'est un miracle, c'est noble, tu as de la chance, c'est temporaire, ça en vaut la peine.

Ça n'aide pas.

 

Partout on voit la femme enceinte radieuse, énergique et nageant dans le parfait bonheur.

Quand j’ose dire que je ne tripe pas, on me dit :« Ah pour moi c’était le paradis sur Terre. »

C’est tellement culpabilisant.

Juste d’avoir le droit de dire comment je me sens, vraiment, m’aiderait comme c’est pas possible à rendre tout cela plus doux.

Je suis en processus d'apprendre à valider mes émotions.

Et mon émotion, c'est que je trouve ça dur.

 

J'en parle parce que je ne dois pas être la seule à me sentir prisonnière et en détresse pendant la création de mon humain, tout en ayant hâte de le rencontrer et en étant reconnaissante d'avoir cette chance.

C'est la 4e fois que je le vis ainsi. J'aurais espéré que ça se passe plus doucement cette fois avec mon chum à la maison, la possibilité de me reposer et toutes mes thérapies qui m'ont amené à évoluer et à voir la vie autrement.

Mais non.

Je veux marcher, skier, patiner, manger, boire, dormir, uriner sur la toilette, rire, veiller, me tourner dans mon lit, monter et descendre des escaliers, me lever d’une chaise, parler en marchant, faire caca simplement.

Je trouve ça fou de sentir mon bébé grandir, se former, bouger.

C'est noble comme sacrifice et pour certaines, ça va de soi, c'est simple et doux.

Pour moi, c'est confrontant, pénible et interminable, même si j'aime mon bébé plus que tout et qu'il est désiré.

Le processus et la finalité sont 2 choses complètement différentes comme dirait l’une de mes clientes.

La naissance est une véritable délivrance. Je sens mon corps et mes esprits me revenir. C’est magique.

 

À toutes celles qui n'arrivent pas à mettre de mots sur leur mal-être ou qui se font régulièrement invalider quand elles osent essayer d'en parler, je vous comprends.

 

Si le cœur t'en dit, partage-nous ton vécu!

Texte par Mélanie Claveau, La physio pas gênée

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