Quand une situation tragique nous offre des cadeaux surprenants
Sur le blogue Je suis une maman, on parle de plusieurs sujets, on propose des recettes, des idées bricolages, des trucs et astuces pour aider les familles avec leur quotidien et bien plus encore.
On aime aussi partager nos pensées et nos témoignages, car on trouve ça important d’avoir un endroit où nous pouvons échanger, s’écouter et s’entraider.
Dans ce texte, Julie nous rappelle que certaines de nos préoccupations quotidiennes ne sont pas toujours si importantes que ça et qu’il vaut mieux se concentrer sur ce qui compte vraiment.
« Mon enfant a le cancer. »
Ce n'est pas une phrase que j'avais prévu dire/écrire.
Ce n'est pas quelque chose que l'on croit possible lorsque l'on est enceinte et qu'on flatte notre bedaine, ni lorsque l'on caresse les cheveux de notre bébé pendant qu'on l'allaite ou qu'on le berce. Ce n'est pas quelque chose que l'on envisage lorsqu'on va le reconduire à la garderie ou à l'école tous les matins.
C'est juste quelque chose qui arrive, parfois, un moment donné, le moins souvent possible (espérons-le) et qui nous tombe dessus sans avertir.
Quelque chose qui arrive et qui nous transforme à jamais. Qui nous fait redéfinir notre conception de la vie, du bonheur, de ce qui est important réellement, de ce qui n'était pas si grave au final, de toute la gratitude que l'on avait sans le savoir et que l'on savourera davantage dans le futur. La santé, le temps, la famille, la vie, l'amour, c'est ce qui est VRAIMENT important, rien d'autre.
C’est là qu’on en prend conscience.
Après le choc du diagnostic, la peur de perdre son enfant vient nous envahir. Même quand le pronostic est bon, le mot cancer est malheureusement trop souvent associé avec le mot « mort ». Je ne vous mentirai pas, c’est la pire chose que j’ai ressentie dans ma vie. Jamais au grand jamais, je n’avais cru possible que mon enfant quitte cette terre avant moi.
Heureusement, dans notre cas, la leucémie est maintenant très bien traitée et les chances de guérison sont grandes. J’ai beaucoup de reconnaissance pour tous les enfants qui sont passés par là avant le mien et qui ont pu faire avancer les recherches.
Il ne se passe pas une journée depuis d’ailleurs sans que j’aie une pensée pour eux et beaucoup d’amour pour leurs familles endeuillées.
Malgré les traitements qui sont dorénavant très efficaces, il n’en demeure pas moins que les 2 années qui suivent ne sont pas de tout repos.
L'inquiétude prend le dessus lorsque l’on voit son enfant en douleur, inquiet, triste, malade, apeuré, qui doit vivre des affaires que l'on n’aurait même pas le courage et la force de vivre soi-même. Woah, ça ça fesse.
Mais vivre au quotidien avec un enfant atteint du cancer, c'est aussi lui reconnaître de nombreuses qualités.
Voir sa résilience, son courage, sa force, sa détermination, sa capacité à vivre le moment présent, son humour, son empathie, sa débrouillardise et bien plus, c’est quelque chose de tellement inspirant.
Ça te fait comprendre que tes « préoccupations » d’avant n’étaient pas si importantes au final. Ça te fait voir la vie sous un nouvel angle, celui qui compte.
Chaque prise de sang, chaque piqûre, chaque test peut autant être révélateur de bonnes nouvelles que de mauvaises. Mais on a décidé de vivre ça sous l’angle de l’optimiste et du positivisme, inspirés par ce que l’attitude de notre enfant nous apprit au fil des jours.
Une belle première leçon de vie de la part d’un petit être que l’on croyait si fragile et vulnérable.
Cette épreuve, c'est la chose la plus difficile qu'on a eue à traverser, mais c'est aussi ce qui a été le plus riche en cadeaux et en sens malgré tout.
Subitement, tout ce qui était un « problème » est devenu secondaire.
Trop de tâches au travail ? Ouin pis ?
En retard à un rendez-vous ? L’important c’est d’arriver, non ?
La maison est en bordel ? C’est normal, elle est pleine de vie.
Ça remet les priorités à la bonne place han ?
Nous sommes en gratitude de voir notre petit amour tranquillement se diriger vers la guérison. En gratitude d'être en 2023 et que les traitements efficaces soient accessibles et fonctionnent pour guérir notre enfant. En gratitude d'avoir eu, « grâce » à cette situation, plus de temps pour profiter d'être en famille, pour aimer plus fort encore que ce que l’on croyait possible.
En gratitude de pas mal plus d'affaires qu'avant, disons-le.
Texte par Julie Desrosiers Collaboratrice invitée – Team J
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