La fois où la vie m'a fait comprendre qu'il était temps que je m'occupe de moi...

Mercredi matin, je me réveille avec une douleur intense dans la gencive. Je déjeune avec les enfants comme à l'habitude, même si c'est assez désagréable et inconfortable. Je me dis que ça va passer... comme toujours. Je déteste perdre mon temps à l'urgence ou à la clinique, je m'inquiète de la santé de tous, mais pas de la mienne. Je sais que j'aurai à y aller éventuellement, mais je saurai certainement reconnaître les signes d'urgence en cas de besoin... Mon chum me répète toujours que cette fois-là, il sera peut-être trop tard et qu'il faudrait que j'apprenne à penser à moi, pas juste aux autres, mais je suis ainsi faite. Bien sûr, si c'étaient mes enfants qui souffraient en ce moment, j'arrêterais tout et je partirais à la course régler ça pour les laisser souffrir le moins longtemps possible et remettre le bouton bonheur à ON pour eux et soulager mon cœur de maman par le fait même.

 

La journée avance, ça ne passe pas et c'est même de plus en plus intense. Ça passera après la nuit, de toute façon, je n'ai pas les moyens d'aller chez le dentiste vérifier ce qui se passe, j'ai les fournitures scolaires et manuelles à payer, les nouveaux vêtements pour la rentrée, les inscriptions aux activités des enfants, les lunettes de la grande et son dentiste à elle, l'équipement sportif de mon plus jeune à renouveler, une sortie d'amoureux à planifier, car on en a si peu, l'anniversaire du plus jeune qui arrive... Il faudra aussi penser avec l'automne qui arrive à l'inspection du véhicule, le changement d'huile, l'antirouille, le changement de pneus de saison, les paiements d'assurances, etc., Bref, je vois les nombreuses factures qui se pointent le bout du nez et toutes les raisons sont bonnes pour me mettre encore au bas de la liste des priorités. Je tente de m'endormir, en vain. Tylenol, Advil, Oragel, tisane, glace, gélules aide-sommeil, trucs de grand-mère, tout y passe... je tourne en rond et j'ai mal. Une nuit d'enfer à somnoler ici et là... Puis, tout le monde se lève et je constate que ma gencive est tellement enflée que j'ai peine à ouvrir la bouche de quelques millimètres. Mon Dieu, mais qu'est-ce qui m'arrive? J'ai eu quelques douleurs à la gencive au cours des dernières années, mais ça finissait toujours pas passer, je ne m'en faisais plus pour ça. Je me disais que j'aurais à aller consulter éventuellement, mais que ce n'était pas prioritaire en ce moment.

 

Le tourbillon de la vie et mon trop grand cœur ont fait que j'apporte toutes les attentions nécessaires à tout un chacun autour de moi au quotidien, que je me nourris de leurs sourires, de leur satisfaction, de leur petit bonheur à eux... mais moi, mon bonheur, mes sourires, ma santé, mes satisfactions?!

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Méchante claque au visage quand je suis allée d'urgence consulter la dentiste et qu'elle-même m'a dit: ''Oooooh, mais tu dois souffrir le martyre! Comment se fait-il que tu ne sois pas venue avant?'' ... Ouais, comment se fait-il? Je n'ai que pour seule excuse que je suis une maman qui veut le bonheur des siens avant tout, mais qui malheureusement, s'oublie trop souvent à leur détriment, comme beaucoup trop d'autres mamans...

 

Je suis ressortie avec une ordonnance d'antibiotiques et plusieurs autres médicaments pour soigner mon énorme infection et un prochain rendez-vous pour une chirurgie... J'ai ensuite pris conscience que c'était le temps, c'était un message de la vie. Enfin, je décidais de payer pour mes soins à moi, ma santé... et j'ai pleuré. Je me suis rendu compte que je préférais trop souvent offrir le cours à 350 $ la session à mon enfant au détriment de moi-même, de ma santé. Je ne voulais tellement pas qu'ils manquent de quoi que ce soit, qu'ils soient heureux, que c'est moi qui ait écopé. Triste réalité. Je n'ai pas les moyens, mais je vais les prendre. La vie ne m'offre plus le choix, elle m'y oblige. Elle me dit que je suis IMPORTANTE moi aussi et que si je souhaite une famille heureuse, je dois l'être aussi, car j'en fais partie et que j'en suis même le pilier. Si celui-ci tombe, les autres suivent habituellement. Si je m'occupe enfin de moi, sans tomber dans l'extrême bien sûr, que je souris comme toujours, mais pas qu'à l'extérieur, intérieurement aussi, cela se ressentira sur les autres membres de ma famille et nous en serons tous plus heureux, plus unis.

 

Le bonheur, ça débute d'abord avec soi. Je croyais que je m'aimais et j'étais fière d'avoir relevé avec force les défis que la vie m'avait envoyés précédemment. En me mettant trop souvent de côté, je ne me suis pas rendu compte à quel point je ne me trouvais plus si importante. Il faut apprendre à s'aimer avec les années, se soigner, prendre la place qui nous revient pour ensuite, pouvoir rêver, foncer et ne plus avoir de limite au bonheur. C'était ma petite prise de conscience. Maintenant, je me fais la promesse de m'occuper plus de moi au quotidien sans me sentir coupable auprès des autres. J'y ai droit autant qu'eux et je vais continuer de me le répéter jusqu'à ce que ça devienne tout naturel. À 35 ans, il était plus que temps.

 

Texte par Emilie Gagnon Collaboration spéciale – Team J

 

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