Osez crier à l’aide!

Cette année, comme plusieurs d’entre vous le savent, j’ai adopté un groupe de secondaire 5. Afin que ce groupe fonctionne dans mon horaire, j’ai dû abandonner un groupe avancé de secondaire 2. Donc, je gardais tout de même le groupe régulier (on va dire faible parce que le régulier est souvent composé de faibles étant donné que le groupe a été écrémé).

 

Les semaines passent, les cours défilent et malgré la gentillesse du groupe faible, les résultats sont désastreux. Je dois faire quelque chose. Je me visualise en fin d’étape avec une tonne d’échecs.

 

Je commence à paniquer là.

 

Beaucoup d’élèves éprouvent de sérieuses difficultés et ont un niveau d’anglais de sixième  année.

 

C’est pas mêlant, je capote.

 

J’adapte mes cours, mes leçons et je demeure positive. Toutefois, je ne vois pas le bout. Les élèves ne sont pas autonomes, ils doivent être constamment aidés. Je pourrais lâcher prise…mais ce n’est pas mon genre de lâcher prise dans une situation comme ça. Voyez où je lâche prise en lisant ce billet!

 

Ils doivent progresser ces enfants-là!

Seigneur. Je ne vois pas le bout.

Je verrais le bout si j’avais un autre prof avec moi.

 

Je dois avoir un clone! Ça me prend mon clone!

 

C’est donc à la rencontre individuelle avec mon directeur que je lui lance un message clair! J’ai besoin d’aide pour aider ces élèves!

 

HELP.

 

En sachant très bien que nous avons du budget pour de l’enseignement ressource, je savais qu’on pouvait faire quelque chose.

 

Traditionnellement, la ressource c’est un prof qui vient chercher un élève en difficulté dans un autre cours afin de l’aider dans une matière X.

 

Bref, nous avons une discussion constructive et je finis par lui dire que je voudrais un prof avec moi pour assister les élèves. De mon côté j’enseigne et de son côté, il s’assure, en circulant, que les élèves suivent par exemple. Aussi, je peux prendre 4 élèves à la fois et les aider dans une compétence et l’autre enseignant s’occupe des élèves qui travaillent une autre compétence.

 

Enfin, mon directeur m’écoute. Il me comprend. Il est content que je lui apporte des idées. On est sur la même longueur d’onde.

 

Yé!

 

Deux jours plus tard, j’apprends la bonne nouvelle. Il y aura une enseignante ressource (en anglais en plus!) dans ma classe deux cours sur quatre.

 

Je jubile ben raide!

 

L’enseignante ressource sélectionnée est une jeune enseignante qui a terminé l’école l’an passé donc c’est sa première année d’enseignement. Quelle belle opportunité pour elle!

 

Le team teaching est un beau cadeau pour cette nouvelle enseignante. Elle n’a pas à planifier les cours (si elle veut faire une activité quelconque, je suis ouverte c’est certain), elle n’est pas obligée de corriger (super avantage ici!) et n’est pas obligée de téléphoner aux parents (je m’en occupe). De plus, je prends le temps de jaser avec elle après chaque cours. Je fais un retour sur notre enseignement. Elle ne se sent pas seule. Elle n’est pas seule. Je ne suis pas seule.

 

Le team teaching, à mon humble avis, est une solution parmi tant d’autres pour aider les élèves, mais aussi pour aider les profs! Je ne demande pas de l’avoir avec moi tout le temps. Mais en sachant qu’elle sera là deux cours sur quatre, je me sens légère!

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Donnez-moi des groupes difficiles, mais donnez-moi une partner de feu! À deux, nous irons au bout du monde!

 

Les nouveaux enseignants ne devraient pas être toujours seuls. Leur donner des groupes en team teaching est une belle solution pour briser la solitude pédagogique et gagner de l’expérience. C’est du donnant donnant en fait. Moi, je suis heureuse. Les élèves se sentent aidés et la nouvelle enseignante est accompagnée. Souvent, les enseignants précaires n’ont pas de tâche pleine et les mettre en équipe avec d’autres profs comble une partie de la tâche!

Crédit photo : Laurence A Lavigne

Crédit photo : Laurence A Lavigne

Peut-être que ça coûte plus cher tout ça, mais l’investissement en vaut la peine (pour tout le monde)!

 

Je ne regrette pas d’avoir demandé de l’aide. J’ai osé parler du problème tout en apportant des idées.

 

Osez demander de l’aide, car on ne sait jamais ce qui pourrait arriver…

 

Laurence A Lavigne

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