Les orteils dans le vide

Dernièrement, j’ai dû prendre de grandes décisions. Le genre de décision qui ne se prend pas sur un coup de tête. Le genre de décision qui demande du temps, de la réflexion et une longue liste de pour et de contre.

Quand nous étions plus jeunes, nous ne réalisions pas toujours que certaines de ces décisions allaient impacter le reste de notre vie. En vieillissant, en gagnant en stabilité et en maturité, le vertige me prend souvent en pensant que certains de mes choix peuvent faire changer la trajectoire de ma famille, de ma vie professionnelle ou de mes amitiés.

 

J’étais face à une de ces décisions qui ont tant d’impact et j’avais l’impression d’être sur un tremplin, prête à sauter, les orteils déjà dans le vide, mais les pieds encore bien ancrés. J’ai la piscine devant moi, j’ai le goût de me lancer, mais le satané vertige me prend.

Trop de données peuvent influencer la suite des choses. Trop de « et si… » et de « oui mais… » qui me font douter de ce saut qui me tente tellement, qui me fait trembler les genoux, mais qui me fait aussi palpiter le cœur d’excitation.

Mais la fraîcheur de la piscine est attirante. Autant j’ai peur de sauter, autant j’ai le goût de vivre ce grand saut.

 

Les phrases toutes faites me donnent mal au cœur. « Rien n’arrive pour rien! » « Quand ce sera le temps, tu le sauras! » « Qui ne risque rien n’a rien! » Les mots résonnent dans ma tête et je les trouve tellement vides. 

Comment ces mots sont-ils censés m’aider à prendre une décision qui pourrait tout changer?

Comment sont-ils censés m’aider à choisir entre la stabilité ou la nouveauté?

Entre la routine et l’inconnu?

Entre le rassurant et le stimulant?

 

Et finalement, la phrase qui finit toujours par me faire flancher, qui me pousse toujours plus loin, qui m’amène à me dépasser…

« Et pourquoi pas? » Alors je me lance.

Je fléchis les genoux et je saute dans l’inconnu.

Le petit cœur qui débat ne ment pas, l’excitation d’un nouveau projet est là et je savoure plutôt que d’avoir peur.

Crédit : Erik Dungan on Unsplash

Texte par Janie Larivière Maman Blogueuse – Team J

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