La solitude en temps de confinement

Au moment où j’écris ces quelques lignes, le gouvernement provincial vient de serrer davantage la vis pour tous les Québécois en confinement. Cette situation, totalement imprévue et presque irréaliste, engendre chez les gens beaucoup d’anxiété, de stress, de peur, mais aussi de la solitude. Je pense que la plupart des personnes auront tôt ou tard une montée d’anxiété liée à tout ce qui passe. Les craintes de contracter le virus, les problèmes financiers découlant d’une perte d’emploi ou encore, le stress de manquer de nourriture font en sorte que notre tête est vite pleine de peurs et de craintes.

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Je ne crois pas me tromper en disant que peu de gens l’avaient vue venir celle-là (la crise de la COVID-19). Moi la première, tout au début, je me disais que ce n’était qu’une mauvaise grippe et que nous allions vite passer à travers… Erreur… Le temps est en train de nous démontrer qu’il ne faut rien tenir pour acquis en ce bas monde. Alors que les cas explosent dans divers pays, nous, au Québec, sommes passés au monde offensif : écoles fermées, magasins non essentiels fermés, restaurants fermés, entreprises non essentielles fermées, etc. Nous tentons d’atténuer la fameuse courbe et je pense sincèrement que les effets positifs de tout ce branle-bas de combat portent fruit. Toutefois, avec tout ce qui a été mis en place, je ne peux m’empêcher d’être inquiète pour mes proches, mes amis, ma famille et mes collègues de travail. Je ne peux m’empêcher de penser que parmi tous ces gens, certains auront le moral bas. Très bas même. Le confinement nous a tous surpris. Qui aurait pu penser qu’en mars-avril 2020, nous serions fortement encouragés à rester à l’intérieur ? Qui aurait dit qu’une seule personne de la famille serait mandatée pour aller faire l’épicerie ? Qui aurait pu penser qu’une partie de la population (les personnes âgées de 70 ans et plus) serait même obligée de demeurer dans leur maison/appartement/chambre ? Personne. En tous les cas, moi, je n’y avais jamais pensé.

 

Ce que nous sommes en train de vivre dépasse l’entendement. Tout est bouleversé : notre vie familiale, professionnelle et sociale. Pour beaucoup d’entre nous, le côté social revêt une importance majeure : les sorties entre amis au resto, les activités en groupe, le café au coin de la rue, les repas à la maison avec amis ou famille, les lunchs entre collègues au travail, etc. Et là, tout d’un coup, on n’y a pas droit. Pour se protéger et protéger les autres, on doit mettre fin (momentanément bien sûr) à un aspect important de notre vie. J’ai vu la tristesse dans le regard de mes beaux-parents lorsque nous sommes allés porter une épicerie la première semaine. Je me sentais tellement mal de les laisser à eux-mêmes, à ne pas pouvoir entrer dans la maison et prendre le diner avec eux. Ils avaient tellement le goût de jaser plus longtemps, cela se voyait. Je sais que les Skype, FaceTime et Whats’App de ce monde peuvent remédier à cette situation, mais reste que le contact humain fait un bien immense. Pour beaucoup, jaser « en personne » avec notre interlocuteur est primordial. Pour certains, le contact humain est nécessaire, pour d’autres, c’est la jasette qui devient un genre de thérapie par le rire et pour plusieurs, surtout en ces temps difficiles, cela est réconfortant et sécurisant.

 

Toutes ces coupures avec les amis et la famille m’inquiètent énormément. J’ai peur que les problèmes de santé mentale explosent. J’ai peur que toute cette solitude pèse sur le moral de beaucoup. J’ai peur que les gens n’osent pas demander de l’aide et qu’il y ait des conséquences dramatiques. Nous allons passer à travers cette pandémie en étant solidaires et empathiques. Nous allons soutenir, à distance, nos proches et nos amis. Nous allons tenter de minimiser les dégâts causés par cette situation.

 

Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à contacter une personne en qui vous avez confiance. Si vous avez des questions en lien avec la COVID-19 et les émotions, vous pouvez trouver des informations pertinentes à cet endroit : Ordre des psychologues du Québec.

 

Courage à tous ! #cavabienaller

 

Article et photo par Carolyne Soulard

@SoulardCarolyne

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