La foutue crise de la trentaine

J’ai été dans une drôle de période… une de celles qui s’échelonnent sur quelques mois.

La phase où tu as juste l’envie de t’expédier.

Je rêvais d’être dans une petite valise qui m’emmènerait loin du bruit, loin des gens, loin du trafic émotionnel. Je l’aurais barrée de l’intérieur pour ne pas qu’on tente de déjouer mes plans. Je serais partie quelque temps, mais pas trop longtemps. Juste pour faire le vide. Juste pour trouver ce qui cloche dans ma tête de femme. Juste pour me permettre de prendre un peu de recul.

crise trentaine

J’étais dans une période où l’autosabotage était archi présent. C’était presque rendu mon activité quotidienne préférée. J’étais comme une adolescente à la recherche de sa propre identité. La différence étant que moi… je n’avais plus 16 ans, mais plutôt la trentaine déjà bien entamée.

Une journée, j’avais envie de m’inscrire à des cours de judo. Puis, il pouvait même me venir à l’idée de devenir éleveuse de lapins. C’était du gros n’importe quoi. Je me cherchais des buts, des passions. Je remettais tout en question. Le seul pont sur lequel je me voyais possiblement traverser était celui de la facilité. Celui où on te donne une efface avant de passer afin que tu puisses tout éliminer derrière pour recommencer à neuf, rendue à destination.

Je voyais ces gens autour de moi, tous si heureux de savoir ce qu’ils voulaient dans la vie. Moi, j’avais 31 ans et j’étais encore à la recherche de mon identité. Pour être franche, ça me rendait triste. Triste d’être si instable et angoissée par mon avenir. Par le passé, je m’imaginais vivre toute une vie sans regret. Au présent, au contraire, je me bâtissais un château d’angoisse peint de déprime et d’éternels questionnements.

Un jour, j’ai eu une claque en plein visage. La claque qui te sort de la brume. C’était la conséquence de paroles bien innocentes dans une discussion tout à fait ordinaire. « Toi, Kim, tu commences quelques choses. Mais tu ne termines jamais rien. »

C’était bien vrai. Oui. J’étais submergée par les émotions parce que – enfin –  quelqu’un se permettait de me dire la vérité. Inconsciemment, je le savais que j’étais comme ça. Mais j’avais ce besoin qu’on me mette les faits bien en vue. J’ai réfléchi et j’ai décidé de faire une petite recherche sur le web. Après tout, je ne devais pas être la seule avec cet inconfort intérieur…

Après quelques lectures, j’en suis venue à la conclusion que j’avais tous les symptômes d’une crise de la trentaine.  

Maintenant, il ne me restait qu’à trouver comment traverser tout ça. Est-ce que je devais tout simplement attendre que ça passe ? Combien de temps allait durer cette crise existentielle ?

Malheureusement, ce sont des questions sans réponse parce que cette crise de la trentaine est propre à chaque personne. La solution de l’une ne sera pas la solution de l’autre. Dans mon cas, ce fût une solution partielle : m’asseoir, papiers et crayon à la main et faire ce qui me semblait le plus naturel, c’est-à-dire écrire. J’ai composé sur moi-même. C’était moi, le thème. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux ? Où serais-je dans 5, 10, 15 ans ? Quels sont mes qualités, mes défauts, mes forces, mes faiblesses, mes fiertés, mes besoins, mes rêves ?

Est-ce que la crise s’est terminée ainsi ? Non. Mais jétais libérée. En voyant mes écrits, noirs sur blancs, je voyais que j’étais bien définie. Que, oui, j’avais des buts et des rêves.

Il me restait juste à attendre que le temps fasse disparaitre le doute.

Article rédigé par Kim Lefrançois-Racicot




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