Il était une fois… les terreurs nocturnes

Tout a commencé il y a un peu plus de 8 ans déjà.  Après plus de 10 mois à me faire réveiller la nuit par un ogre nouveau-né-plus-si-nouveau-né-que-ça, je désespérais de le voir faire ses nuits, enfin.  À 12 mois, un schéma de réveils nocturnes semblait vouloir se dessiner toutefois:  cris dignes d’un film d’horreur entre 22h et 22h30, puis une deuxième fois autour de 3h du matin.  À toutes les nuits.  Après quelques mois de ce manège, sans comprendre de quoi il s’agissait, nous attendions la première « crise » avant d’aller au lit…

Nous avons pensé à des caprices, nous avons pensé à des cauchemars ensuite mais le hic, c’est que lors de ces crises phénoménales, nous n’arrivions pas à le calmer! 

La situation est devenue problématique lorsque fiston avait un peu plus de 3 ans et que la gardienne nous a mentionné que ce genre de crises se produisaient à toutes les siestes de l’après-midi.  Épuisés, nous avons finalement discuté de la situation avec un pédopsychiatre, et le verdict est tombé :  terreurs nocturnes. 

Mais qu’est-ce que c’est exactement, une terreur nocturne?

On pourrait décrire ce phénomène comme étant un « cauchemar somnambule ».  L’enfant semble éveillé, a les yeux ouverts, il peut tenir un discours qui ne fait aucun sens et ne répond pas à nos questions, il pleure beaucoup, hurle, est agressif et ne supporte pas qu’on le touche ou qu’on le tienne (tenter de le calmer en le berçant, par exemple).  Mais au réveil le lendemain matin, il n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé (nous par contre, on s’en souvient très bien!!!). 

Selon Brigitte Langevin, spécialiste du sommeil, les terreurs nocturnes affecteraient environ 5% des enfants et seraient plus fréquentes entre 3 et 4 ans.  Elles surviennent normalement dans les 2h suivant l’endormissement de l’enfant, alors qu’il est dans la phase de sommeil lent. Les crises durent quelques minutes, puis l’enfant se recouche de lui-même et poursuit sa nuit. 

Plusieurs facteurs peuvent occasionner ces épisodes, la fatigue étant l’un des plus importants.  Plus l’enfant est fatigué, plus les chances de vivre des terreurs nocturnes sont grandes.  Il importe donc de faire dormir suffisamment un enfant sujet aux terreurs nocturnes (ne pas le coucher trop tard par exemple) et de ne pas couper les siestes à un trop jeune âge. 

Les épisodes de terreurs peuvent aussi être occasionnées par une grande anxiété :  séparation, déménagement, changement de garderie ou encore par la fièvre, entre autres.

Normalement, les épisodes de terreurs nocturnes s’étirent sur quelques mois, rarement plus.  Si les crises sont fréquentes (plus d’une fois par semaine ou sur plusieurs mois/années), vaut mieux en parler à un médecin, puisqu’elles pourraient être causés par d’autres troubles psychologiques (j’aurais aimé savoir tout ça il y a 8 ans!!)

Comment réagir si notre enfant fait des terreurs nocturnes?

Brigitte Langevin insiste :  ne jamais tenter de réveiller l’enfant!  Plus vous tenterez de le réveiller, plus il aura l’air apeuré et vous briserez son cycle de sommeil, le faisant recommencer comme s’il était au début de sa nuit et augmentant les risques de revivre des épisodes de crise!   (Ça aussi, j’aurais bien aimé savoir ça il y a 8 ans!!)

Soyez rassurés, les cas de terreurs nocturnes qui perdurent (comme mon fils) sont rares!  Pour junior (TDAH très intense et anxiété invalidante), nous avons dû utiliser une certaine médication pour enrayer le problème, en plus des autres interventions comportementales.  Aujourd’hui, 5 ans après la première consultation, nous envisageons l’arrêt de cette médication en espérant que les crises, elles, seront bel et bien une histoire du passé!  Je croise mes doigts !!

Pour en savoir plus sur les terreurs nocturnes, rendez-vous sur le site de Brigitte Langevin en cliquant ici.

Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel




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