C’est moi la méchante

Je ne passerai pas par quatre chemins, j’ai donné mes chiens. Ben oui, c’est moi la sans-cœur, la méchante! Non, mais sérieusement, j’écris ces lignes en me méprisant. Comment ai-je pu faire ça? Moi qui ai toujours crié haut et fort que jamais je n’allais abandonner mes toutous d’amour. Moi qui maudissais les gens qui délaissaient leurs fidèles compagnons peu importe leurs raisons. Moi qui considérais réellement que donner son chien était comparable à donner son enfant… (ouf). Mais voilà que c’est exactement ce que j’ai fait il y a deux mois déjà.  Voici l’histoire…

Je n’étais pas une fanatique des animaux de compagnie. Mais il y a presque dix ans, je suis tombée amoureuse d’un gars qui avait une chienne, Nala. Je ne m’attarderai pas sur sa description parce que ce serait bien trop long, mais je peux vous dire qu’en moins d’un mois, je suis devenue une dog mom. Une vraie de vraie! Nala était spéciale et vraiment intelligente, trop même ; elle m’en a fait voir de toutes les couleurs. Mais elle m’a aussi montré le sens des responsabilités. À vingt-cinq ans, j’ai compris ce que ça représente d’avoir un être vivant à sa charge tout le temps.

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On a vécu tellement de beaux moments. Puis on a eu l’idée folle de lui acheter un petit frère, Charly. Un deuxième labrador noir tout mini. Cinq années que nous avons passées avec eux. La dynamique était parfaite. Nos chiens étaient inséparables et ne se chicanaient jamais. Le matin, on les retrouvait souvent couchés ensemble sur le même coussin, les coquins.

 

Puis est venu le temps d’avoir des enfants. Je m’imaginais prendre des photos d’automne avec mon chum, mon bébé dans mes bras, mes chiens à mes pieds. Mais nous avons eu une surprise, la plus belle de ma vie. Je n’attendais pas un, mais bien deux minis. Les jumeaux sont arrivés en février et j’ai vite réalisé que la vie à six serait compliquée…

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Je sens que j’ai besoin de clarifier quelque chose. Dans toute cette histoire, mes chiens sont loin d’être en cause. Ils ont été parfaits avec les bébés, doux, protecteurs et respectueux. C’est moi qui n’étais pas prête à gérer tout ce beau monde... Pourtant j’ai tellement essayé, tellement persévéré. Mais malgré tous mes efforts, je n’y suis pas arrivée!

 

La fatigue était trop grande, je manquais de patience. Je rageais contre les chiens quand leurs griffes sur le plancher réveillaient les bébés que j’avais mis tant d’efforts à endormir. Je criais quand ils étaient dans mes pattes et que je faisais les biberons à la hâte... Honnêtement, je les haïssais parfois et je savais bien qu’au fond, ils ne méritaient pas ça!

 

Et le plus triste c’est que je n’avais plus d’amour à leur donner. C’est qu’en tout temps ou presque, mes deux bras étaient occupés. J’étais si méchante et directive avec eux : Allez sur le sofa! Ne bougez pas! Tassez-vous! Restez dehors… J’étais triste au fond de moi de les voir malmenés comme ça. Alors on a commencé à en parler. Je ne pense pas qu’on aurait pu les donner si ce n’avait pas été de mon beau-frère et de sa blonde qui ont accepté de les prendre. Des gens tellement attentionnés, avec du temps et tellement d’amour à donner. Et même si j’ai le sentiment constant de les avoir abandonnés, je sais qu’ils étaient mieux avec eux. Je dis étaient, parce que notre Nala d’amour est morte il y a quelques jours. Mais ça me remplit de bonheur de savoir qu’elle a passé ses derniers moments avec des gens qui lui ont donné toute l’attention qu’elle méritait.

 

Alors je change mon discours d’ignorante et je profite de cette semaine de déménagements imminents pour vous dire ceci : si cela ne fonctionne pas avec votre animal de compagnie, assurez-vous de lui trouver une famille dévouée et attentionnée qui lui donnera des câlins à l’infini.


Un texte et des photos de Sarah Durand

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