Endormir ma tribu

Je passe en moyenne une heure à endormir ma tribu, et ce, quotidiennement.

 

Une heure chaque jour dès que le soleil se couche et que la lune se lève, moi, j’essaie tant bien que mal d’endormir ma marmaille.

 

Soixante minutes: c’est rarement moins et à l’occasion c’est même plus. Soixante minutes qui me sont volées tous les jours. Soixante minutes que je n’ai pas pour moi, dans le silence de ma maisonnée, à apprécier simplement la vie qui coule. Soixante minutes où je pourrais prendre un bain, faire une brassée que je n’ai pas eu le temps de faire, discuter avec mon amoureux de nos projets, de nos journées. Et non, moi, j’endors ma gang et ça, c’est sans compter qu’une fois tout le monde couché, du moins c’est ce que je croyais, et bien mes chers enfants se relèvent. Pour une angoisse, une excitation de voyage, un oubli d’école et à l’occasion j’ai droit à un « bonne nuit maman je t’aime ».

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Oui, quand j’additionne annuellement tous mes soixante minutes, j’arrive à un grand total de 365 heures passées à endormir mes enfants. Oui oui vous avez bien lu! Et si, par naïveté, je convertis ces heures en jours et bien, ça donne 15 jours soit 2 semaines de vacances - non payées. En fait payées à coups de massage dans le dos, sur les pieds, sur les doigts, de bisous, de câlins, de mots doux et d’instants magiques.

 

A ma première, je trouvais dont ça pénible de devoir passer tout ce temps à l’aider à relaxer, à faire le vide dans sa tête, à stopper son petit corps qui ne cessait jamais de bouger. J’ai compris, avec le temps, et ça a pris cinq ans, que même si j’élevais la voix, chuchotais, me fâchais, pleurais de découragement ; rien ne changeait. Alors maintenant, j’essaie avec mes autres de prendre le tout avec un grain de sel et d’essayer de savourer, malgré tout, ces moments de tendresse tout en leur enseignant à relâcher leurs tensions, à arrêter leur petit hamster. Bref j’essaie de les outiller à mieux se connaître et ainsi les faire basculer dans le sommeil sur une note plus légère entourée d’amour afin de faire de beaux rêves dans les bras de Morphée, même si cela fait en sorte que moi Morphée m’appelle très fort quand j’ai, enfin, réussi à tous les endormir.

Texte rédigé par Amélie D’Assylvas


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