Un village en ville
Sur le blogue Je suis une maman, on aime vous partager autant des témoignages, des tranches de vie, des coups de cœur que des trucs et astuces pratiques pour la vie de tous les jours.
Dans ce texte, Isabelle nous partage de quelle façon, elle qui est plutôt gênée, elle a réussi à se lier d’amitié avec d’autres mamans simplement en sortant de la maison.
Vivre en ville, c’est un faux choix pour plusieurs d’entre nous. Les emplois en région ont longtemps été peu nombreux et souvent, spécialisés selon les secteurs. Par exemple, dans ma région natale, il y a de nombreuses usines et donc des emplois pour des machinistes, des électromécaniciens, des journaliers et j’en passe. Trouver un emploi d’adjointe administrative s’est révélé impossible pour moi à l’époque. J’ai donc fait le choix de déménager dans une grande ville où les emplois administratifs étaient plus nombreux, mais aussi, où j’avais peu d’amis et encore moins de famille.
La ville est généralement synonyme d’anonymat, on parle peu aux gens dans les magasins et encore plus rarement à ses voisins. Bien sûr, on peut s’inscrire à des activités sportives, culturelles, artistiques où on aura des chances de trouver des amis - si on le souhaite. Comme je suis assez introvertie, l’anonymat de la ville me convenait parfaitement, enfin… jusqu’à ce que j’aie un enfant!
À la suite de mon accouchement, je me suis sentie isolée et c’est ce qui m’a poussé à chercher des moyens (gratuits!) de connecter avec d’autres gens. J’ai fait des recherches pour trouver des organismes répondant à ce besoin et des activités ciblant les jeunes mamans / jeunes familles. L’offre de service dans ma ville d’adoption est gigantesque! Et je ne le savais pas. C’est comme si je trouvais la caverne des merveilles et que tout à coup, des amitiés étaient à portée de main.
J’ai commencé par me tremper les orteils dans des activités de rencontre maman-bébé, puis des services de répit et finalement, j’ai fait le tour (ou presque) des différents organismes et endroits où j’avais une chance de rencontrer des mamans en congé de maternité comme moi. J’ai échangé mon numéro de téléphone pour rester en contact et à ce jour, ces mamans sont, pour plusieurs, encore dans ma vie.
Et puis, je suis « sortie dehors » avec ma fille. Oui, sortie dehors. Sur le terrain de mon bloc-appartements, dans les parcs, dans les activités extérieures, dans les maisons patrimoniales où sont exposées toutes sortes de choses. Je suis sortie dehors et j’ai été à la rencontre des gens qui occupaient l’espace. Je sais que c’est drôlement dit toutefois, je sens que c’est exactement comme cela que ça s’est passé. Je sors à l’extérieur tous les jours : pour aller au travail, faire des commissions, aller voir ma famille, mais je n’avais pas l’habitude d’entrer en contact avec les gens y étant en même temps que moi. Était-ce une simple gêne? Un désintérêt? Ou la peur de déranger? Surement un peu de tout cela, mais une fois mon inconfort surmonté, j’ai découvert des gens de tous âges, avides comme moi, de créer des liens et de briser leur isolement.
Une chose qui me surprend tous les jours, c’est la constance des interactions que j’ai avec mes voisins. Quand je sors de la maison avec ma fille pour explorer et jouer et que je suis rejoint par un ou des voisins, je remercie la vie pour ce changement. Avec les adultes, on parle, on échange, on se supporte; avec les enfants, on joue au ballon, on dessine avec des craies, on va au parc. Parfois, l’un ou l’autre me laisse leur enfant pour quelques minutes et vont s’occuper de quelque chose et je découvre les joies du voisinage - moi qui en avais si peur!
Au-delà de la peur et de l’inconfort, il y a l’humain et je crois qu’on l’a oublié. Alors, sortez! D’ailleurs, j’ai une rencontre avec un des groupes de mamans que j’ai rencontrées dans un organisme lundi prochain. Pas besoin d’applis de rencontre pour nouvelles mamans, juste besoin de sortir de chez soi avec bébé!
Texte par Isabelle Dubois Collaboratrice invitée – Team J
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