On soigne ça comment des trous dans le cœur d’un enfant?

Tu es revenue de l’école ce jour-là, avec un trou dans le cœur, des sanglots plein la voix et des rivières sur les joues. Tu venais d’apprendre que ta professeure partait pour le reste de l’année. Un fait banal pour certains, mais qui venait de te jeter à terre, toi. Toi, l’enfant la plus solide, autonome et indépendante de mon trio. J’avais l’impression que pour la première fois, tu perdais tes repères. En ouvrant la porte de la maison, tu t’es jetée dans mes bras en pleurant. Tu n’étais même pas capable de me parler. C’est ton frère qui a dû m’expliquer la situation.

J’ai été surprise de ta réaction. Mon cœur de mère s’est serré et j’ai pleuré avec toi. Pleuré ta peine d’enfant. Une peine à laquelle tu ne m’avais pas habitué. Une peine à laquelle je ne m’étais pas préparée…   

Dans ma vie de parent, j’ai eu jusqu’à maintenant plusieurs types de peine à consoler. Au fil du temps, et selon les circonstances, j’ai appris à les gérer de différentes façons.

Des peines de colères. Probablement celles auxquelles nous devons le plus faire face. Celles qui nous font rager nous-mêmes. Celles qui nous font sortir de nos gonds. Celles que nous devons apprendre à contrôler pour mieux vous aider.

Des peines de douleurs. Un câlin, un bisou, un mot doux, un bonbon, un diachylon, un glaçon … Bien souvent, l’amour de maman ou papa parvient à guérir tous les maux. Nous avons plus d’un tour dans notre sac à ce niveau! 

Mais les peines de cœur, celles qui te le fendent en deux de voir ton enfant sangloter. De le sentir si petit et fragile dans tes bras. Ces peines qui te rendent soudainement beaucoup moins sûr et confiant dans ton rôle de parent… On soigne ça comment des trous dans le cœur d’un enfant?

Je suis mère depuis 9 ans maintenant. J’ai 3 enfants. J’en ai séché des larmes. J’en ai guéri des peines. J’ai pourtant l’impression que celle-ci sera plus difficile à soigner pour toi. Ce n’est pas ton premier deuil, mais c’est le premier qui affecte ton quotidien, qui ébranle ta routine, tes fondations.

Tes fondations, c’est moi.

Quand tu t’effondres, c’est moi que ça brasse.

Lorsque tu as mal, c’est moi qui pleure.

Mais, c’est aussi moi qui te relève, qui te serre plus fort et qui sèche tes larmes.  

Aujourd’hui, je crois avoir réussi à te prouver que je serai toujours là. Toujours là pour te rattraper lorsque tu sens le sol s’ouvrir sous tes pieds. Toujours là pour te tenir jusqu’à ce que tu te calmes. Toujours là pour rapiécer les trous dans ton cœur. Toujours là pour te rassurer et te dire que tout va bien aller.

Il n’y a rien de plus sincère qu’une peine d’enfant. Ni de plus douloureux.

Il n’y a rien de plus sincère que l’amour d’un parent. Ni de plus réconfortant.

Demain ma grande, ça ira mieux. Mais en attendant, tu peux encore pleurer dans mes bras. Je suis là. Je t’aime.

 

Texte par Véronique Désormeaux

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