30 ans

2016. L’année où j’aurai 30 ans.

Je me souviens encore il n’y a pas si longtemps : j’avais tellement peur de ce chiffre-là. 30 ans, ouf! C’est vieux? C’est sérieux? Je ne pourrais pas dire exactement ce qui m’effrayait autant. Parce que dans quelques jours à peine, je franchirai cette troisième dizaine et je ne me suis jamais sentie aussi bien.

Si je repense à mes 20 ans, je peux affirmer avec certitude que je ne suis plus la même. J’ai certes quelques ridules qui commencent à apparaître au coin de mes yeux et de ma bouche, mais c’est parce qu’en dix ans, je suis devenue une maman et une femme comblée. J’ai ri comme jamais, j’ai beaucoup appris et j’ai grandi.

Je ne suis pas celle que je croyais être : je suis moi en mieux. Je n’ai pas la vie que je pensais avoir. J’ai moins de matériel que je l’espérais. Mais j’ai acquis une confiance et une connaissance de moi-même qui m’amènent à me surpasser quotidiennement. À aller à la rencontre de gens à qui je n’aurais pas osé parler avant. À soumettre ma candidature pour un poste qui me semblait inatteignable.

J’ai appris qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais qu’en écoutant son cœur, on peut être fier de soi et ça, ça n’a pas de prix. Non seulement j’ai découvert mes forces et mes faiblesses, mais je peux maintenant en tirer profit. Le plus beau dans tout ça, c’est que toute cette belle sagesse que je commence à acquérir, je la transmets à mes filles. Je leur montre qu’on peut être heureux dans la vie avec bien peu. Que c’est quand on croit qu’on a moins de temps à donner, qu’on peut davantage aider les autres. Tout est une question de choix et quand on est bien avec ses décisions, la vie est douce et belle. Qu’en se respectant, on écoute ses propres limites et on est capable d’affronter ses peurs.

Tout est différent quand on sait qui on est et ce que l’on veut vraiment : la maternité, l’amitié, l’amour. En sachant ce que je veux transmettre à mes filles, je sais quels choix je dois faire au quotidien. Je suis fière de leur montrer que dans la vie, on peut tomber. Qu’on va tomber en fait. Oui. Mais le plus beau dans tout ça, c’est qu’on se relève et qu’on apprend. Et cet apprentissage nous sert à ne plus commettre la même erreur. Je veux qu’elles réalisent que rien n’est acquis, ni les amitiés, ni les amours, ni la santé. Que les gens qui viennent à nous doivent repartir meilleurs. Qu’aucune rencontre n’est fortuite et que l’humain est capable d’être bon. Je veux qu’elles aient confiance en la vie et qu’elles transmettent la bonté partout où elles vont. Que de ne pas avoir une grande maison ni une salle de jeux de rêve n’est pas un échec en soi : que notre bonheur va bien au-delà de ça.

Alors ce « 30 ans » ne me fait plus peur. Ma mère m’a toujours dit que la trentaine c’est le plus bel âge. Je ne la croyais pas. Mais je pense qu’au fond, elle avait bien raison. À 20 ans, on se cherche. À 30 ans, on se trouve et à 40? J’ai bien hâte de voir. Je n’ai plus peur des nombres. Quand on est bien avec soi, peu importe l’âge qu’on a, je pense bien humblement qu’on peut dire qu’on vieillit en beauté. 

Article rédigé par Cynthia Côté
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