Mon chum souffre de déni... d’accouchement!

Mon chum a adoré (bon, peut-être pas tant que ça) mon texte sur ses pires cadeaux de Noël. J’ai donc l’impression qu’il en redemande. Alors voilà, je m’acharne sur son cas.

 

Je vous promets qu’un jour, je vous parlerai de mes trois superbes accouchements avec sage-femme. Mais là, je préfère parler du déni d’accouchement de mon chum à la naissance de notre première fille.

 

Le tout a commencé un jeudi soir, le 22 décembre 2011. Je n’étais pas bien, sans trop savoir ce qui m’arrivait. Après une nuit complète à me tortiller dans tous les sens et me réveiller de douleur, on décide d’aller à la maison des naissances faire évaluer le tout. J’étais à 1. Un gros 1. On est alors gentiment invités à retourner chez nous. Je passe donc la journée pas bien… À me demander ce qui m’arrive, car, de tout mon accouchement, je n’ai jamais eu l’impression que j’avais des contractions. J’étais juste pas bien.

 

Vers 17 h, je suis dans mon lit. J’ai de la misère à parler tellement je ne me sens mal. Je prends toutes mes forces pour appeler mon chum qui est à l’autre bout du condo. Seule une petite voix floue, lointaine et à peine perceptible à l’oreille humaine sort de ma bouche. J’ai le souffle coupé. Mon chum m’entend tout de même. J’aimerais tellement qu’il vienne me rassurer, me flatter le dos, me dire que tout va bien. Mais non. Il me crie de la porte d’entrée qu’il part faire l’épicerie. Je n’ai pas le temps de répliquer que j’entends la porte claquer.

 

Il revient tout de même de cette épicerie. Je le laisse vider ses sacs et je reprends la chance de l’appeler. Ma voix vient d’encore plus loin. Je n’ai même pas l’impression que la voix vient de moi!  Je lui demande de venir me voir. Mais il n’a pas le temps qu’il dit. Il doit couper des légumes. Je l’entends s’acharner sur ces pauvres légumes. J’ai l’impression qu’il en coupe depuis des heures.

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Vers 20 h, je n’en peux plus. Je ressens une urgence. Je dois retourner à la maison des naissances. Je sors de peine et de misère de mon lit. Je traverse le condo qui semble être long de 42 km.

 

J’arrive finalement dans la cuisine et je dis à mon chum que c’est maintenant, qu’il faut partir.

 

Il me regarde et me mentionne que ses sauces ne sont pas prêtes et qu’il faudrait que j’attende. Il manque juste 4 h de cuisson après tout. Je regarde alors ce qu’il a fait. Il a rempli notre chaudron qui recouvre les 4 ronds du four de sauce à spaghettis. En plus de remplir la mijoteuse et une marmite directement à l’intérieur du four. Toujours de sauce. Je n’avais pas tort, il avait coupé des légumes pendant 2 h.

 

Il me demande quoi faire de sa sauce pas cuite. Honnêtement, la première chose qui me vient en tête, c’était de lui vider dans les bobettes. Je lui en fais part. Il prend donc l’excellente décision de trouver une solution seul et de m’amener à la maison des naissances.

 

Je poussais ma fille à peine 3h plus tard.

 

On a mangé de la sauce pendant des mois. Il dit avoir fait preuve de prévoyance et non de déni. Ben oui. Selon lui, au troisième trimestre, il est mieux d’avoir beaucoup de réserve de sauce pour éviter d’avoir à la faire pendant que sa blonde accouche.

 

Malgré tout, je n’échangerais pas cette latence interminable. C’est une de mes histoires préférées à raconter, on en rit encore beaucoup aujourd’hui. Et vous, votre chum a-t-il assumé le jour J ou il a paniqué ? Je suis vraiment curieuse de savoir comment ça s’est passé chez vous!

 

Texte par Mélanie Claveau

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