À toi, mon amie qui construit (enfin) ton mini

Mon amie, je vais faire mon possible pour t’écrire ces lignes sans être trop émotive. Mais la vérité c’est que je sens déjà que l’émotion est là. Je me doute un peu du pourquoi ça vient tant me chercher, que tu attendes ton premier bébé. On pourrait penser que c’est assurément parce que quand on devient maman, on a les larmes qui montent facilement. En effet, il est difficile de nier qu’on est ultra-sensibles, nous les mères. Comme si notre bouton émotivité restait constamment collé. Mais je pense que réellement c’est lorsqu’on met un bébé au monde qu’on comprend vraiment. En un instant, on réalise que chaque petit être qui se forme tranquillement est un vrai petit miracle!

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Mais il n’y a pas que ça, mon amie. L’affaire c’est que comme tu le sais si bien, j’ai vécu l’infertilité avant d’avoir les miens. Et même si ce calvaire n’a duré qu’une année, pour moi ça a été l’enfer. J’en suis restée marquée… Je me rappelle c’est quoi de vouloir quelque chose plus que tout au monde, et d’en faire une fixation jusqu’à en perdre la raison.  Je sais combien c’est frustrant de dépenser autant d’argent pour se faire constamment rappeler que notre ventre ne porte pas d’enfant. Je connais tous les efforts que ça prend pour rester forte, mais que malgré tout, l’angoisse et la tristesse l’emportent. J’arrive encore à ressentir ces sentiments contradictoires qui m’envahissaient quand une amie m’annonçait que pour elle, ça y était. Et il y en a tellement eu, je n’en pouvais plus! Ce mélange de joie pour elles et de mépris pour moi. Cette envie qui tirait tellement trop sur la jalousie. J’en devenais folle, littéralement. Je comprends aussi pourquoi on n’ose plus y croire. C’est que les nombreux tests négatifs finissent par tuer tous nos espoirs. C’est évident qu’on en vient à se faire une carapace blindée parce que c’est bien plus facile que d’affronter la réalité. Alors cette période qui a été de loin la plus difficile de ma vie, m’a rendue hyper sensible aux malheurs et aux déceptions d’autrui…

Mais toi, tu n’es pas n’importe qui. Tu es ma très bonne amie. Une de celle qu’on ne voit pas souvent, mais qui compte vraiment. Tu as bien voulu m’ouvrir ton cœur et partager ton chagrin avec moi quand ça n’allait pas. En fait, je connais exactement le nombre de mois que tu as passé à espérer. Je connais aussi le nombre de fois où tu as eu le cœur brisé parce que tes bébés espoirs s’étaient envolés. Alors à cause de mon expérience personnelle, mais surtout parce que je t’aime, j’ai pris ta douleur sur mes épaules, comme si elle était la mienne. Tu ne peux même pas t’imaginer comment j’en voulais à la vie de se passer d’une aussi bonne mère que toi parce qu’il était évident que tu serais plus que parfaite pour l’emploi. Mais maintenant, c’est différent. Comme je t’ai accompagnée dans ta peine, je vais ressentir et savourer chaque parcelle de ton bonheur parce que c’est ton heure. Oui ma belle amie, c’est ton tour, tu construis enfin ton mini!

 

Un texte de Sarah Durand 

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