Les groupes multiâge

Depuis bien des années, je travaille dans le domaine de la petite enfance. Par choix, je suis dans un centre de la petite enfance (CPE) qui valorise le multiâge. Au fil du temps, j’ai eu à mon tour des enfants, qui sont eux aussi dans des groupes multiâge. Les gens me disaient : « Ton grand va s’ennuyer avec les plus petits, surtout qu’il est né au mois d’octobre. Pour sa dernière année, tu devrais l’envoyer à la prématernelle. » J’ai toujours gardé ma position. Me voilà de retour aux études en éducation et, lors d’un débat, j’ai eu à me positionner sur les classes combinées. Étant pour les groupes multiâge le choix de ma position devenait évident. Les recherches faites n’ont fait que confirmer mon choix.

Rentrée

Pour ma part, je trouve que les classes multiâge peuvent apporter beaucoup de positif pour les enfants. Malgré la croyance populaire, je ne crois pas que les élèves apprennent moins parce qu’ils sont dans ce genre de classe. Les classes combinées ont une grande richesse que les autres n’ont pas. Plusieurs les voient comme un inconvénient, mais, lorsque l’on porte un second regard, l’hétérogénéité créée par le multiniveau est d’une grande richesse. Quelle merveille que de partir de ce constat de base pour développer les apprentissages ! Les enfants apprennent à se connaître avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils apprennent l’entraide et la collaboration. Ils comprennent qu’on peut ne pas tous être rendus au même stade. La compétition et la quête de la performance s’en trouvent diminuées. En effet, je trouve que les groupes hétérogènes contribuent à atténuer un phénomène sociétal, soit la société de performance. Dans les groupes homogènes, la comparaison ainsi que la compétition sont, de façon bien inconsciente valorisée entraînant ainsi un effet de performance.

Je vous entends dire : « C’est bien pour les plus jeunes qui pourront apprendre des plus vieux, mais, moi, mon grand, il va s’ennuyer avec des petits. » Vous avez raison… en partie. Les plus petits apprendront par l’exemple des plus vieux. Cependant, pouvez-vous concevoir toutes les compétences que le grand devra développer pour réussir à expliquer des concepts au petit ? Au départ, il doit l’avoir vu et compris. Ensuite, il se doit de le mettre en pratique afin de l’assimiler. Une fois que la notion est bien acquise, il doit trouver les bons mots pour l’expliquer à son collègue de classe pour que celui-ci puisse le comprendre. En plus de la consolidation des compétences acquises, l’enfant plus vieux acquiert beaucoup de compétences sociales, langagières et cognitives. Dans un cas où l’enfant plus jeune a de la difficulté à comprendre, son collègue devra trouver des solutions pour l’aider. Cela aura comme incidence de valoriser la résolution de conflit ainsi que l’autonomie. De belles compétences à acquérir !

Certes, les groupes combinés amènent les enseignants à revoir leur style de pédagogie. Travailler avec un style de pédagogie différencié où l’unicité de l’enfant est à l’honneur ne peut être que bénéfique…

Sans doute devrions-nous enlever nos œillères pour nous permettre de voir et de comprendre tous les bénéfices que peuvent en tirer ces enfants et la société dans laquelle ils évolueront comme adulte.

Personnellement, je suis heureuse et fière de travailler dans un endroit où la richesse du multiâge est mise à l’honneur.

Article rédigé par Julie Comeau 




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