La fichue culpabilité

On dirait que ça vient avec la parentalité. Ce sentiment qui nous fait douter de tout, douter de nous. La culpabilité. Ou plutôt, le sentiment de culpabilité. Parce que, disons-le, c’est un état dans lequel on se sent et non un jugement judiciaire. La vie n’est pas un tribunal qui nous déclare coupable ou non.  

Quand on est maman, les situations culpabilisantes se multiplient : on a crié, on est impatiente, on a oublié la médication ou une activité, on n’a pas fait le lavage. Ou bien : bébé est malade, l’ainée est tannante à l’école, le petit s’est blessé à l’aréna. Ou encore : on a lu un texte qui vante un choix que l’on n’a pas fait, on a entendu une maman parler contre ce qu’on croyait génial, on a vu un reportage sur ce qu’on « devrait faire ».

Pourtant, dans toutes ces situations (et les milliers d’autres) personne ne nous a accusé (sauf nous). Et quand on analyse attentivement, dans la plupart des cas, je dirais même dans tous les cas, on n’a pas grand chose à se reprocher. On s’entend toutes pour dire qu’un oubli, ça arrive. Un accident aussi. Même en tant que super-maman, on a le droit d’avoir de moins bonnes journées, des journées où l’on est plus impatiente ou plus sensible. On ne devrait pas être si dures envers nous-mêmes.

Quand quelqu’un écrit un article ou un livre, il n’est pas en train de nous dire qu’on est une mauvaise mère ou une mauvaise personne. Il n’est pas en train de nous dire qu’on a tout faux. Il émet son opinion, il étaye une théorie. Il ne fait pas une consultation privée et personnalisée. Quand nous lisons un article ou un livre, nous devrions garder cela en tête, au lieu de se sentir coupable d’être ce que nous sommes.

Une autre maman qui parle contre ce qu’on trouve génial ou en faveur de quelque chose que l’on rejette est simplement une maman qui a une expérience de vie différente.

Crédit photo : Catherine Galarneau


Crédit photo : Catherine Galarneau

J’ai remarqué que, souvent, quand je me sens coupable d’une situation, je n’assume pas complètement une décision que j’ai prise ou bien j’ai fait quelque chose qui ne me ressemble pas. Quand j’agis en pleine conscience et que j’assume mes actes, je ne me sens pas coupable. Même si je fais de la peine à mon enfant, que je le réprimande ou qu’il a mal. Éduquer un enfant, ça implique parfois des larmes et des crises. Je suis sensible au chagrin de mes enfants, mais ça ne m’empêchera pas d’imposer des limites et des règles.

Je pense que le sentiment de culpabilité est essentiel pour semer le doute et nous permettre de revoir nos façons de faire. L’amélioration a toujours sa place. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès et surtout, il faut apprendre à s’en libérer, en se faisant confiance, en assumant nos gestes, en sachant qu’éduquer un enfant ce n’est pas toujours lui faire plaisir ni le protéger contre les réprimandes ou les blessures. Il faut cesser de se sentir coupable dès qu’on lit un texte qui vante un choix que l’on n’a pas fait, dès qu’on voit une autre maman agir différemment de nous, dès qu’on est impatiente, fatiguée, qu’on se fâche, qu’on souhaite un peu de repos.

Article rédigé par Catherine Galarneau

 



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