Je veux des enfants- l'histoire de Sophie

Mai 1998, après près d'un an d'essai... un test de grossesse positif! Ma joie fût de courte durée... le soir même, de légers saignements viennent ternir mon bonheur! Deux semaines plus tard, le verdict tombe: grossesse ectopique! Mon conjoint de l'époque "m'abandonne" pour aller passer le week-end avec ses étudiants à New-York pendant que moi, je dois me faire opérer pour retirer l'embryon qui est toujours dans ma trompe. Heureusement, je ne perds pas ma trompe!

Un peu plus de trois ans passent. Nous avons fait des tonnes de tests, des traitements de toutes sortes (dont des inséminations artificielles avec sperme du conjoint - IAC). Pour plusieurs raisons, je prends la décision de laisser mon conjoint en août 2001. J'ai 28 ans et je me dis que le prochain "sera le bon" et que j'aurai des enfants avec cet homme qui m'attend quelque part!

Les années passent et les hommes aussi! J'en suis rendue à me dire que je n'aurai probablement pas d'enfants. Que si le prochain veut des enfants, j'en aurai, s'il n'en veut pas, je n'en aurai pas!

Je rencontre mon conjoint actuel en juillet 2005... et il ne veut pas d'enfant! Je me dis que mon destin est que je n'en aurai pas! Tant pis! Ça c'est sans compter sur mon horloge biologique qui se réveille après deux années passées ensemble! Dilemme! J'aime mon chum... mais je veux encore des enfants! Plusieurs discussions plus ou moins orageuses plus tard, mon conjoint se décide: c'est OK! Les essais commencent, mais bien vite, je revis le même cauchemar: mes règles reviennent cycle après cycle!

Compte tenu de mon historique d'infertilité, nous ne tardons pas à consulter et à passer des tests et le diagnostic tombe: infertilité inexpliqué! On ne sait ni pourquoi, ni s'il y a quelque chose à faire! On tente quelques cycles en IAC, mais ça ne fonctionne pas! Comme je ne veux pas faire de FIV, on se tourne vers le centre jeunesse et l'adoption de type "banque mixte". On y perd de très longs mois à attendre des rencontres, des évaluations... pour au bout du compte, ne pas aimer leur approche, leur façon de s'immiscer dans nos vies et plusieurs aspects de leur fonctionnement.

Je suis complètement découragée. Je ne serai jamais maman! Un soir, mon conjoint me dit: Pourquoi on ne va pas en FIV?

Je prends mon courage à deux mains et je prends rendez-vous au centre de fertilité McGill. On recommence les tests, les rendez-vous et on saute dans le vide... sans parachute!

Les échographies, les comprimés, les injections, les rendez-vous qui n'en finissent plus (ou plutôt l'attente de passer trois minutes dans le bureau du médecins!!!), l'angoisse qui nous prend à la gorge et ne nous lâche plus. À notre première tentative, 4 ovules ont été fécondés, deux embryons ont été transférés, deux autres ont été congelés. Deux longues semaines d'attente interminable, à me flatter le ventre, à parler à mes deux embryons, à leur dire de s'accrocher et puis, le test de pharmacie fait le dimanche : négatif. Le très mince espoir d'être une "chanceuse que le test-pipi est négatif, mais que la prise de sang est positive" et puis, lundi matin la prise de sang... le retour à la maison, l'attente et l'appel: Mme Boily? Je suis désolée, c'est négatif! Les pleurs...les pourquois...les sushis et la bouteille de vin!

Quelques mois plus tard, on recommence un cycle complet. Puisque nous avions acheté un "package 3 au prix de 2" (on payait 2 FIV et si on avait besoin d'une 3e, elle était gratuite, mais si ça fonctionnait au 1er coup, on perdait nos 2e et 3e essais), le médecin que nous rencontrons nous recommande d'aller tout de suite en FIV avec stimulation et de garder nos deux embryons congelés pour plus tard quand nous aurons fait nos trois essais.

On recommence: échographies, comprimés, injections avec des doses de cheval, prélèvement d'ovules. Cette fois-ci, encore quatre ovules ont été fécondés et deux embryons ont été transférés. Malheureusement, les deux autres embryons ont été détruits car ils étaient non-viables. L'attente recommence, les injections continuent et l'angoisse reste là! Je ne fais pas de test de pharmacie la veille de ma prise de sang et le matin de la prise de sang, mon chum me dit d'arrêter de me stresser, qu'on ne peut plus rien y faire et je pleure tellement je suis stressée... tellement je ne le sens pas cette fois-ci! On m'appelle, c'est mon tour. Un petit tube de sang et on retourne à la maison pour attendre le fameux appel. Vers 11h30, le téléphone sonne, je sais que c'est la clinique, je ne réponds pas, c'est mon conjoint qui prend l'appel et me dit que c'est pour moi et me passe le téléphone. Il me regarde, anxieux et moi j'entends: Mme Boily? Félicitations! Vous êtes enceinte! Mon conjoint ne comprend pas l'expression de mon visage et me fait signe "c'est non?" et moi je lui fais signe "c'est oui!!!!!!".  Les pleurs, de joie cette fois-ci. L'appel à ma mère pour lui annoncer la nouvelle, l'attente du premier échographie de viabilité, le premier rendez-vous avec le doc pour entendre le coeur, les premières nausées, le ventre qui grossit, les coups de pieds et la plus merveilleuse rencontre de ma vie!

Il y a deux ans aujourd'hui, naissait Antoine, mon grand garçon! Mon beau blond, mon Caneton, digne fils de son papa Canard et aussi grand frère de Simon qui est âgé de 5 mois. Simon qui nous a fait la surprise d'arriver comme ça, alors qu'on ne l'attendait pas du tout. La vie nous a donné deux beaux garçons: un qui est un miracle de la médecine et un qui est un miracle de la vie! Il y a aussi nos deux embryons congelés, qui nous attendent quelques part dans le froid et le noir. Je pense souvent à eux. Je me sens incapable de les "abandonner". Peut-être que nous les confierons à des gens qui comme nous, n'arrivent pas à concevoir sans l'aide de la médecine ou peut-être que nous tenterons un transfert d'embryons plus tard. Pour le moment, je savoure mon bonheur d'être enfin maman!

​Sophie

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Jaime Damak

Blogueuse famille / lifestyle / voyage, chroniqueuse, influenceur famille / maman et auteure, Jaime est suivie sur la toile par une communauté engagée de plus de 90 000 personnes. Elle se distingue par son approche humaine et vraie.

Elle est mariée et mère de deux enfants (ados!). De plus, elle détient un B.A.A. en marketing de l’Université de Sherbrooke et elle est parfaitement bilingue.

Elle est une entrepreneur déterminée, passionnée et remplie de gratitude.

Pour la joindre : info@jesuisunemaman.com

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