Le poids du regard des autres

2017 a été une année très difficile pour moi, mais je ne suis pas là pour me plaindre! Je sais pertinemment que nous vivons tous des années difficiles et que, bien que lorsque nous la traversons nous ne voyons pas le bout du tunnel, nous en ressortons grandis.

Pour ma part, j’ai vécu en rafale plusieurs événements difficiles qui m’ont fait flancher… Eh oui, j’ai fait un burn-out! Moi, la forte, la solide, celle qui peut tout encaisser et se retourner de bord en un rien de temps, je n’étais plus capable d’avancer. J’ai bien demandé de l’aide, surtout au travail, mais on m’a dit que ce que je faisais, je le faisais bien et de continuer ainsi. Malheureusement, je n’avais plus l’énergie mentale pour continuer ainsi… Bref, c’est avec beaucoup de culpabilité et d’anxiété que je suis « tombée » en arrêt de travail. Et c’est à partir de ce moment que j’ai été consciente du regard des autres sur les « arrêts de travail ».

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Au début, j’étais seulement centré sur mon propre regard, celui que je portais sur moi, ma situation, mes actions. J’étais tellement anxieuse que je paniquais et pleurais pour presque tout. Je ne me comprenais plus. Puis, au fur à mesure que je trouvais des moyens pour m’apaiser, j’ai pris conscience du regard des autres.

En premier, ce fut par un message d’une collègue qui me disait que si j’allais « mieux », je pourrais revenir bientôt. Je sais qu’en bout de ligne, c’est qu’elle souhaitait mon retour et qu’elle appréciait ma présence au travail. Malgré tout, je sentais un jugement : aussitôt que je me sentais un peu mieux, je devais retourner dans la gueule du loup.

Par la suite, je me suis mise à faire TRÈS attention à ce que je mettais sur Facebook. J’ai senti que je ne pouvais pas démontrer de la joie et du bonheur. En étant en arrêt de travail à cause d’un burn-out, je ne pouvais vivre de moments heureux ou d’activités amusantes puisque si je suis capable d’avoir du plaisir, je suis amplement capable de retourner au travail! Moi qui étais très active sur Facebook, je me suis mise à m’effacer graduellement. Je gardais pour moi les moments de fierté, les sorties familiales, les photos joyeuses… Je gardais tout ceci pour mes proches. Et c’est là que leur jugement est aussi tombé sur moi. Ce regard que je redoutais sur Facebook est arrivé dans le regard de mes proches. Par chance, je travaillais énormément sur moi, sur mon mental, sur mes ressources. J’ai donc fini par accepter mon retour au travail. Et avec beaucoup de temps à me préparer, je me sentais finalement prête à affronter la bête.

Un matin d’hiver, je me suis rendu au travail et, d’un pas décidé, j’ai traversé le stationnement. En arrivant sur le trottoir, une petite neige cachait une plaque de glace. Mon pas décidé s’est posé sur cette plaque et en glissant, tout mon corps a protesté en se contractant : il n’était pas question que je tombe après tout ça! Et c’est là que j’ai entendu un CRAC qui a résonné dans tout mon corps. Ma cheville s’est cassée. La journée de mon retour, je me suis cassé la cheville. J’ai tellement pleuré sur la glace sur le trottoir. Je ne pleurais pas de douleur physique, mais bien mentale. Encore une fois, je me suis inquiétée du regard des autres. Personne ne me croira! Mon employeur va croire que je l’ai fait exprès! Que diront mes collègues? Je suis donc retournée en arrêt de travail, mais cette fois-ci c’était à cause d’un problème physique et non mental. Est-ce que le regard des autres a changé? Oui, est-ce que je sentais mon « arrêt de travail » mieux accepté des autres? Non… Malheureusement. Je ne sais pas si c’est la situation particulière que je vivais, mais le regard des autres était aussi pesant. Je sentais qu’on me trouvait « profiteuse » alors qu’il n’en était rien. J’ai dû repasser au travers des étapes du deuil puisque cette fois-ci je n’étais pas freinée par mon mental, mais bien par mon physique. Je me sentais vulnérable aux autres puisque j’avais besoin de leur aide. J’ai compris que demander de l’aide demandait beaucoup d’humilité et, qu’en fin de compte, c’est mon regard sur le regard des autres qui m’empêchait d’avancer…

J’ai donc recommencé à travailler sur mon discours intérieur et sur le lâcher-prise. Cette chose si difficile à faire! C’est un travail qui se fait au quotidien, heure par heure, minute par minute… Et on rechute bien souvent. Mais je suis heureuse d’avoir appris ceci : le regard des autres nous est pesant lorsque notre propre regard y prête attention.

Comme je l’ai mentionné au tout début, les événements difficiles nous font grandir. Ce que j’ai appris à travers ces dures épreuves, c’est d’apprendre à m’écouter moi et de lâcher prise sur le regard des autres. Je n’y arrive pas tous les jours, ni toutes les heures, ni toutes les minutes! Mais lorsque j’y arrive, je me sens beaucoup mieux dans ma peau et dans ma tête.

Texte par Marie-Eve Pigeon Collaboration spéciale – Team J

 

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