Te laisse pas faire

Je ne comprends pas qu’on soit obligé d’écrire ce genre de livre. Je ne comprends pas qu’on ait à faire de la prévention auprès de nos enfants. Je ne comprends pas qu’un adulte pense faire ça à un enfant, et surtout pense que c’est « correct » de le faire…

 

Mais puisque ça fait partie de la réalité et que le nombre de personnes y ayant fait face est énorme, je pense que c’est important de sensibiliser nos enfants au fait que ça pourrait arriver. Je pense que plus les enfants sont au courant des choses, mieux ils sont outillés pour se défendre. La plus grande peur que j’ai, c’est comment prévenir sans effrayer? Ou encore, comment en sensibiliser sans créer de tabous et de honte de notre corps?

 

Et puis il y a eu ce livre : Te laisse pas faire, les agressions et les abus sexuels expliqués aux enfants. Je n’ai pas lu la première édition (parue en 2005) dont la réputation est excellente, mais la nouvelle édition m’a franchement plu.

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Bon. Pour être parfaitement honnête, j’ai pleuré en lisant le début, j’ai été indignée en lisant la suite et enfin, j’ai été un peu rassurée à la fin. Rassurée parce que je venais de lire des trucs et moyens d’aborder le sujet avec mes petits. Parce qu’enfin j’avais une idée, un guide pour éviter que mes interventions soient pires que mieux.

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 Dans ce livre, Jocelyne Robert dévoile quelques témoignages indignants, quelques passages troublants, quelques vécus dérangeants. Mais elle partage aussi des trucs, des façons d’en parler, des petits jeux, des exemples et des conseils.

« Vous avez compris […] que par l’entremise du parent ou de l’adulte responsable, c’est l’enfant que ce modeste ouvrage veut rendre plus fort, plus confiant, plus solide et mieux armé. » Parce que l’éducation est la meilleure des alliés! Quand on sait ce qui peut arriver et qu’on a déjà soulevé certaines façons d’y réagir, on est mieux préparés si ça survient pour vrai.

Je vous suggère fortement de vous procurer ce livre, de le lire, de le feuilleter avec vos enfants, de le laisser trainer. D’ici là, voici quelques petits conseils bien intéressants:

 

À retenir :

« Les enfants ne devraient pas être sensibilisés à la dimension de l’exploitation sexuelle sans avoir, au préalable, été informés des faits sexuels épanouissants et respectueux. »

Autrement dit, notre démarche de prévention devrait s’insérer dans une éducation sexuelle globale. Trop souvent, c’est en entendant parler d’abus que les enfants sont initiés à la sexualité. L’enfant doit savoir ce qu’est un comportement sexuel sain (comme la curiosité spontanée ou des attitudes respectueuses) pour pouvoir saisir la nuance malsaine.

 

« Il faut les [les enfants] informer qu’un service rendu ne doit en aucun cas les mettre en situation de risque, c’est-à-dire qu’il doit se dérouler dans un endroit public au vu et au su d’autres personnes. »

Par exemple, on évite de s’approcher d’une voiture inconnue pour donner une indication, on ne rentre pas dans la maison d’une personne qu’on vient d’aider.

 

Soyons vigilants!

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On prend au sérieux notre enfant qui exprime un malaise envers une situation ou une personne. Attention, ce peut être un malaise silencieux : une grimace, une rigidité, une tension, une fuite. On l’écoute et on le rassure : ce n’est pas sa faute! On lui offre de l’aide, du soutien.

« Un enfant bien informé a plus de chances de NE PAS devenir victime. »

On l’informe de ce qui pourrait arriver. On lui nomme les personnes de confiance. On lui montre les endroits où il peut aller et ceux à éviter. On émet des consignes de sécurité. On lui fait apprendre un numéro de téléphone d’urgence. On le met en garde de ne pas le partager à quiconque. On lui demande de ne pas se retrouver seul dans un endroit public. On explique qu’un adulte de confiance ne demandera jamais l’aide d’un enfant qu’il ne connait pas. S’il a vraiment besoin d’aide, il demandera à un autre adulte.

Pour plus de conseils, procurez-vous les ouvrages de Jocelyne Robert, il y en a plusieurs et ne concerne pas seulement les agressions! Elle en a écrit quelques-uns simplement pour nous donner des pistes pour entamer l’éducation sexuelle auprès de nos enfants.

 Article et photos par Catherine Galarneau

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