Tout ce que je ne suis pas

La semaine dernière, mon plus jeune fils m'a dit comme ça, tout bonnement, "Maman, t'es pas archéologue à cause de moi, hein?"

Après lui avoir fait un beau et long récit sur les méandres de la vie, qui tourne et retourne comme un ruisseau dans la montagne, j'ai réfléchi.

Non, je ne suis pas archéologue, même si le papier encadré sur le mur de mon salon dit que j'ai fait toutes les études qu'il faut pour l'être.  Je ne suis pas non plus avocate, même si c'est ce que je voulais être en terminant le secondaire, je n'ai pas voyagé à travers le monde, je ne suis pas riche, et si tu savais mon poulet toutes les choses que je pensais être, mais que je ne suis pas...  

Les années ont fait de moi une personne que je ne croyais jamais être, moi, la douée première de classe, j'ai dû plonger tête première dans l'univers des troubles d'apprentissage, j'ai dû apprendre à me battre, à parler et à crier parfois, même si j'aurais préféré disparaître "entre le mur et la peinture" pour passer le plus inaperçu possible!

Mais tout ça, ce n’est pas "à cause" de toi... 

C'est GRÂCE à toi.  À vous deux en fait, mes deux garçons.

Maman-celle que je voulais être-celle que je ne suis pas-témoignage-maternité-enfant-différences-vivre avec des enfants différents-Je suis une maman
Photo Annie Goudreau

Oui, avant que vous arriviez, j'avais des rêves, des ambitions, des espoirs, des théories sur la maternité aussi!  Comme toutes les non-mères de ce monde, je me disais que "moi, mes enfants" seraient comme ci ou ça...  et j'ai réalisé qu'au final, ils finissent tous par manger du sable, jouer dans les armoires de tupperware, faire caca jusque dans leurs pieds de pyjama à pattes, et on finit toutes par craquer et leur donner un aliment ou une sucrerie qu'on s'était juré ne jamais leur donner du haut de nos "moi mon enfant".  Je n'y ai pas échappé, j'ai dû travailler sur moi pour accepter de ne pas être la mère que je voulais être.

Mes garçons sont maintenant à l'aube de l'adolescence, voire carrément dedans en ce qui concerne le plus grand, et sincèrement, j'ai l'impression de revivre l'épisode du "moi mon enfant", encore une fois.

Parce qu'encore une fois, j'aurai abordé l'adolescence comme toutes les mères de ce monde: pleine d'idées préconçues sur comment je serai, sur ce qui arrivera, pleine des valeurs qu'on m'a données, bien décidée à les inculquer à ma progéniture!  Dans ma tête de mère d'ado-gars, j'avais toute une liste d'interdits, de règles, de façons de faire aussi...

Et entre vous et moi, je suis en train de réaliser là là maintenant que ce n’est pas comme ça que ça marche, l'adolescence...

À ma (grande!) surprise, je réalise que cette étape, elle ne se planifie pas, elle ne se prépare pas, elle ne s'apprend pas.  L'adolescence, de mon point de vue, c'est comme faire du rafting sur les rapides d'une rivière: ça va vite, ça part dans tous les sens, et même si on a eu une formation avant qui nous explique quoi faire si on tombe en bas du bateau, une fois dans l'eau, on oublie tout!

Non, je ne suis pas la mère d'ado que j'avais planifié être.  Je ne suis toujours pas archéologue, ni avocate, pas plus riche (ça mange un ado!!!) et je ne voyage pas non plus (encore une fois: ça mange un ado !!!).  Mais grâce à mes enfants, je pense que je suis devenue encore meilleure que tout ce que j'aurais pu prévoir être...

Une vraie championne de rafting!

Maman-celle que je voulais être-celle que je ne suis pas-témoignage-maternité-enfant-différences-vivre avec des enfants différents-Je suis une maman
Photo Catherine Galarneau

Article rédigé par Annie Goudreau, Maman dys

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