Tatouage et grossesse

Le tatouage est une mode d’expression très répandue de nos jours, c’est près de 3 personnes sur 5 au Québec qui ont un tatouage. Les raisons évoquées pour le faire sont variables et très personnelles. Mais qu’en est-il durant la grossesse?

Compte tenu de mes recherches sur le sujet et de ma rencontre avec des tatoueurs d’expérience, il est clair qu’il est déconseillé de se faire tatouer durant la grossesse. Il reste encore bien des questions sans réponse dans le savoir actuel : dès lors, pourquoi prendre un risque inutile lorsqu’on est enceinte?

Vous avez ici plusieurs raisons rassemblées pour expliquer ma position sur le sujet autant durant la grossesse que pendant l’allaitement :

  • La femme enceinte peut avoir davantage de vertiges et d’évanouissements reliés à la baisse de la pression artérielle ;
     
  • Les hormones de grossesse changent la texture de la peau qui peut ainsi réagir différemment à certains produits et prédisposer aux allergies ;
     
  • La peau de la femme enceinte est plus fragile et l’insertion des aiguilles peut provoquer des infections (porte d’entrée de différents microbes) et des saignements plus importants ;
     
  • Le système immunitaire de la femme enceinte est plus faible dans certaines périodes de la grossesse, ce qui augmente le risque d’être contaminée et, conséquemment, d’affecter ensuite le bébé in utero ;
     
  • Se faire tatouer représente un stress inhabituel et une douleur qui peuvent entraîner des contractions et un travail prématuré ;
     
  • Même si l’impact des agents colorants chimiques est encore méconnu, on peut néanmoins soupçonner leurs effets négatifs possibles chez la future mère – mais également chez son bébé – par absorption des métaux par l’organisme ;
     
  • La prise de poids des femmes enceintes durant neuf mois prédispose à l’apparition de vergetures et à l’étirement naturel de la peau, qui peuvent déformer ou modifier l’apparence du tatouage déjà en place. La progestérone, cette hormone de grossesse, aide à l’élasticité de la peau et les tatous au nombril, sur les hanches, les fesses et les cuisses seront plus sollicités, étirés au fur et à mesure de l’évolution de la grossesse ;
     
  • Aucune information ne permet de croire qu’il y a un risque à faire un tatouage avec des produits 100 % naturels sur la peau d’une femme qui allaite, mais il faut quand même prendre en compte le manque de données à ce sujet. En ce sens, il serait préférable d’attendre d’avoir sevré le bébé avant de procéder à une telle démarche. Le risque d’infection est en effet toujours présent et le retour graduel à son poids normal est aussi à prendre en considération (peau plus distendue).

Conseils de pros :

  • Les femmes qui ont déjà des tatouages sur le ventre avant la grossesse devraient hydrater davantage leur peau avec de la crème très hydratante, anti-vergeture ou des huiles;
     
  • Il ne faut pas paniquer devant la déformation de votre tatouage, par exemple au nombril, car très souvent, il retrouvera sensiblement son look initial, mais parfois, avec une coloration un peu atténuée.

Péridurale et tatouage

Plusieurs femmes enceintes ayant un tatouage dans le bas du dos s’inquiètent ou se questionnent au sujet de la possibilité ou non d’avoir une péridurale lors du travail vers l’accouchement. Compte tenu des aspects qui demeurent méconnus, certains anesthésistes seront réticents à procéder à la technique proprement dite si le tatouage est de grande surface et s’il recouvre les sites habituels d’insertion (il y a plusieurs niveaux différents pour piquer). Toutefois, un tatouage n’empêche habituellement pas une péridurale; l’anesthésiste fera en sorte d’éviter les zones avec pigments (peau saine sans encre) ou de modifier son angle d’approche (zones sécuritaires) puisqu’il y a un risque potentiel que le produit (minuscule particule de pigment) s’introduise par la perforation faite par le spécialiste et gagne ensuite le liquide rachidien dans la colonne, ce qui pourrait entraîner une infection grave et des maux de dos. L’anesthésiste Dr Mior me précisait que nous n’avons pas de données sur l’innocuité des encres utilisées en tatouage et on peut penser, en plus du risque d’infection, à une toxicité possible, aux réactions inflammatoires aussi potentielles. Aussi, dans de très rares cas, il peut arriver que l’anesthésiste préfère enlever un petit morceau de peau au site de ponction afin d’enlever l’encre avant de procéder à la technique de la péridurale.

Même pour effectuer une césarienne à une femme, on procédera à la chirurgie même si elle a un tatouage au site de la coupure par obligations afin d’éviter des complications possibles postopératoires (on regarde pour le moindre mal).

Voilà, j’espère que cet article vous aura aidé à mieux comprendre nos recommandations d’intervenants.

Au plaisir!

Article rédigé par Marie Fortier, M. Sc.
La spécialiste des bébés
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