Né un peu trop tôt

À la maison, un petit garçon de 10 mois se promène. Il rit, il fait de belles mimiques. En plus d’être mignon comme tout, il est espiègle et téméraire. Rien ne l’effraie. Au premier regard, on le définit aussitôt comme un petit fonceur, un touche-à-tout.

Théo dans son incubateur

Théo dans son incubateur

Quand on le contemple, on ne se douterait jamais que ce petit garçon n’a pas vraiment 10 mois.

Petit Théo fait partie des 6 000 enfants nés, annuellement, avant 37 semaines. De ce lot, 1 % des bébés verront le jour avant 32 semaines. Certains même amorceront leur grande épopée de la vie vers 23, 24 ou 25 semaines. Comme Théo né 15 semaines trop tôt, soit à 25 semaines de grossesse.

La première fois que je me suis présentée au centre de néonatalogie de l’hôpital pour faire la rencontre de mon petit combattant, je me suis demandé si je ne vivais pas un mauvais rêve. Je n’avais pas pu voir mon petit homme à sa naissance, et, là, je devais me rendre à son chevet, le ventre vide. Plus aucun coup de pieds ni de sensations de petites vagues. Je me suis sentie complètement anéantie. Lorsque j’ai vu ce minuscule petit bébé qui se battait pour vivre, j’ai craqué. C’était mon bébé, mais, en même temps, je n’avais pas l’impression qu’il m’appartenait. J’étais trop dans le néant.

La prématurité c’est tout un monde ! Un monde d’inquiétudes, de doutes. On se questionne sur les causes de la naissance prématurée. On s’en veut, on se sent impuissant, sans aucun repère. La prématurité c’est aussi vivre dans la peur et dans l’inconnu. Dans l’inconnu puisqu’on ne sait jamais ce que sera le futur avec un prématuré. C’est avoir l’impression de vivre sous un nuage de pluie, sans possibilité de se rendre au soleil avant une longue période. C’est avoir le sentiment d’avoir échoué en tant que mère.

Heureusement, lorsqu’on vit ces moments difficiles, il y a toujours des gens autour de nous pour nous envelopper d’amour. Pas besoin de parler. Une présence suffit, croyez-moi. Le corps médical nous a expliqué en long et en large ce qui nous attendait : des montagnes russes. Une journée tout va bien et le lendemain on vous appelle durant la nuit pour vous annoncer que votre enfant a des infections et qu’ils ont besoin de votre consentement pour une transfusion de sang.

Sur la table de chevet de ma chambre, j’avais échangé mon roman par cette merveilleuse bible qu’est Le Grand livre du prématuré de Sylvie Louis. Un ouvrage qu’on se doit de posséder lorsqu’on est submergé par la prématurité de son enfant. Tous les termes médicaux auraient été encore un secret pour moi sans ce livre.

Théo a été hospitalisé 103 jours, dans deux hôpitaux différents. Nous avons été chanceux puisque son séjour n’a pas été parsemé de trop grosses embûches. Pas d’opération pour la fermeture du canal artériel ni d’entérocolite nécrosante. Seulement une petite opération pour des kystes aux canaux inguinaux, une rétinopathie du prématuré, une dysplasie broncho-pulmonaire légère et quelques infections qui ont fini par disparaître. Malgré tout, en tant que parents, une des seules questions qui nous hante est :

Aura-t-il des séquelles ?

Heureusement, comme le mentionne Préma-Québec sur son site Internet, la très grande majorité du temps ces enfants nés trop tôt ont un avenir comme tous les enfants nés à terme.

Aujourd’hui, avec du recul, je peux affirmer que ce qui nous a aidés à passer à travers, c’est de rester positif. Ce n’était pas facile, mais chaque petite victoire rapprochait Théo de sa maison. Il est aussi très important de se permettre des petites pauses. Oui, bébé est à l’hôpital, dans son incubateur. Mais il a besoin, avant tout, de parents qui seront en pleine forme. Juste prendre une journée pour aller prendre un café avec une amie de confiance peut faire changer votre état d’esprit.

En ce qui concerne Théo, il est, bien entendu, à la maison auprès de sa grande sœur et de sa famille. Même s’il est né à 25 semaines, il a un développement tout à fait normal. Il est notre petit guerrier qui du haut de ses 15 mois d’âge réel nous a appris à faire confiance en la vie et de toujours rester optimiste.

Liens utiles

Prema Québec
Prématurité
Groupe Facebook : Enfants prématurés, se battre et grandir

Article rédigé par Kim Racicot



Jaime Damak

Blogueuse famille / lifestyle / voyage, chroniqueuse, influenceur famille / maman et auteure, Jaime est suivie sur la toile par une communauté engagée de plus de 90 000 personnes. Elle se distingue par son approche humaine et vraie.

Elle est mariée et mère de deux enfants (ados!). De plus, elle détient un B.A.A. en marketing de l’Université de Sherbrooke et elle est parfaitement bilingue.

Elle est une entrepreneur déterminée, passionnée et remplie de gratitude.

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