Ceci n’est pas un récit d’accouchement

Voilà, c’est fait, j’ai eu mon bébé! Une magnifique petite princesse!

Pour la quatrième fois, j’ai donné la vie. Quel moment intense dans une vie! Tout au long de ma grossesse, j’ai écrit des textes, sur mes états d’âme, mes réflexions. Dans une suite logique, je prévoyais faire le récit de cette naissance.

Mais, ça ne me tente pas.  

À quoi bon vous raconter que ça a été épouvantable? Que ça a été si long que mon médecin m’a dit que j'avais déjoué toutes les lois de l’obstétrique? Que les médecins et les infirmières ne savaient pas quoi faire, tout simplement, pour faire sortir cette petite de son nid? Que malgré les trop nombreuses heures, le découragement, la rage, le désespoir, je n’ai pas eu l’épidurale? Je l’ai exigée, demandée, mais ironiquement, on a manqué de temps!

Crédit photo : Alexandra Beaudoin 

Crédit photo : Alexandra Beaudoin 

J’ai été provoquée. On a tenté de faire maturer mon col pendant 3 jours. J’ai prié de longues heures pour que ça se déclenche tout seul, pour ne pas revivre mon précédent accouchement. Après 8h d’induction, quand mes veines se sont mises à éclater les unes après les autres, j’ai dû me rendre à l’évidence, j’étais en train de revivre la même chose que la dernière fois.  Je me suis mise à compter les heures. Il devait m’en rester 7, 6, 5… Compter les heures, c’est ce qui m’a permis de tenir, de rester encourager. C’est aussi ce qui m’a enragée! Pourquoi devais-je à nouveau vivre ça? 

Ça aura pris environ 17h de contractions provoquées (et assez intenses, disons-le) pour que mon col passe de 3 cm à 6 cm. Sérieusement! Au bout de quelques heures à 6 cm, BANG, environ deux contractions pour me rendre à 10 cm. Le seul mot que j’ai pour décrire ça : violent.

J’y repense et j’ai envie de pleurer. J’ai encore la nausée quand je pense à un accouchement.

Ce moment où j’ai souhaité que mon bébé défaille pour que ça finisse en césarienne, au plus vite! Je ne peux pas croire que j’ai souhaité ça.

Crédit photo : Alexandra Beaudoin 

Crédit photo : Alexandra Beaudoin 

Ce moment où le médecin (celle qui espérait tant m’accoucher!) m’a dit : ça en a valu la peine, au moins! Et que JE N’AI PAS SU quoi répondre… Deux mois plus tard, je peux le dire, OUI, ça en a valu la peine!

Les deux semaines suivantes, je n’allais pas bien. Sans être capable de mettre des mots sur mon mal, j’errais, tentant de faire « engraisser » mon bébé, si parfaite, si douce, mais de plus en plus maigrichonne. Puis, j’ai lu un récit d’accouchement. 15 minutes dans une salle de bain, ça vous dit peut-être quelque chose… C’est comme ça que j’ai compris que j’étais en état de choc. Un traumatisme. Oui, accoucher peut être traumatisant. Et accoucher peut-être si beau, si intense, si gratifiant! J’ai vécu les deux. Je croyais tant être de celles qui accouchent « vite » et « bien ».  Faut croire que les règles ne sont pas les mêmes quand on doit être provoquée.

Il me reste encore à faire la paix avec tout ça. Pour le moment, je suis très heureuse et tellement fière de ma famille, de mes quatre merveilleux enfants!

Article rédigé par Catherine Galarneau




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